piquer [pike] v.
I
A 1 V. tr. dir. Entamer, percer (la peau) avec un objet pointu.
⇑
entamerpercer.Piquer le doigt de qqn avec une aiguille.
◈
Donner des coups d'aiguillon dans les flancs du bœuf, des coups d'éperon dans les flancs du cheval, afin de les stimuler, d'augmenter leur allure.
⇒
aiguillonner, éperonner. Piquer un bœuf, un cheval.
‒
absolt Piquer des deux (éperons) : faire sentir les éperons à un cheval pour qu'il parte au galop; partir au galop.
◈
V. pron. se piquer. Être légèrement blessé ou entamé par un objet pointu. « je prends l'épingle droite et je me pique le bout du doigt » (S. Jacob, 1991). 2 V. tr. dir. Faire une piqûre à. Piquer un malade.
◈
spécialt Faire à (un animal) une piqûre provoquant une mort rapide et douce.
⇒
euthanasier. Faire piquer son chien.
◈
V. pron. se piquer. Se faire une piqûre; spécialt s'injecter un stupéfiant. « il lui faudrait désormais se piquer tous les jours à l'insuline » (L’actualité, 1998). 3 V. tr. dir. Percer qqch. pour l'attraper, s'en emparer. « à l'aide de fourchettes à manches de bois, chacun piquera des petits dés de viandes qu'il fera cuire à volonté » (J. Godbout, 1967). 4 V. tr. dir. Enfoncer son aiguillon, son dard, son crochet à venin dans la peau, en parlant d’un insecte, d’un scorpion, d’un serpent. « un moustique attiré par ma chair encore jeune et fraîche me pique à l'intérieur du poignet juste au-dessus de la paume de la main » (J. Basile, 1964).
‒
(expression) Quelle mouche le pique?
‒
(emploi intr.) « si les moustiques décident de piquer, ils piquent. C'est ça, l'Abitibi » (A. Cousture, 1986). 5 V. tr. dir. Fixer (qqch. sur qqch., deux choses entre elles) en traversant à l'aide d'une aiguille, d'une pointe; transpercer. Piquer un papillon. « Sur leurs murs, elles piquaient des cadres minuscules » (F. Leclerc, 1946). 6 V. tr. dir. Faire pénétrer qqch. par la pointe. Piquer une aiguille dans une pelote. « Sa cravate noire devait être piquée, comme à l'heure actuelle, de son épingle à fine tête » (G. Roy, 1984).
◈
par ext. Piquer une tête (dans l’eau) : plonger, se jeter à l'eau. « Elle a piqué une tête. Dans l'eau noire, sous les crêtes d'écume, son long corps pâle a filé devant moi » (Guill. Vigneault, 2000). 7 V. tr. dir. par ext. Produire une sensation vive, irritante, rappelant celle de piqûres. La fumée pique les yeux. La sauce lui pique la langue. « le vent qui pique les joues et fait couler les yeux » (N. Brossard, 2001).
‒
absolt Ça pique! 8 V. tr. dir. Garnir un aliment, généralement une viande, de certains ingrédients après y avoir pratiqué de petits trous. « il était en train de dépecer un jambon piqué de clous de girofle » (L. Fréchette, 1892). 9 V. tr. dir. Piquer une note : jouer une note en la détachant vivement, rapidement. « Dans une pièce musicale pour violon, par exemple, il y a toute la différence du monde entre les notes liées et les notes piquées » (G.-É. Lapalme, 1969). 10 V. tr. dir. Coudre à la main ou à la machine. « elle tint parole, travaillant jusque tard dans la nuit à coudre, doubler, piquer les collets, faire des ceintures, poser des boutons » (A. Cousture, 1985). 11 V. tr. dir. fig. et fam. Avoir un accès soudain (de), éprouver, manifester brusquement une envie de qqch., de faire qqch. Piquer une crise. « quand il pique une colère, il brise tout, il cogne, il devient dangereux » (J. Renaud, 1964).
‒
Piquer un fard. 12 V. tr. dir. fam. Prendre, voler.
⇒
prendrevoler.Piquer, c'est voler. « j'ai assommé un type qui voulait me piquer mon portefeuille à la pointe du couteau » (Ch. Mistral, 1988).
◈
par ext. Se faire arrêter, attraper. La police l'a piqué après un cambriolage.
B fig. 1 V. tr. dir. piquer qqn (au vif). Irriter vivement; atteindre, blesser l'amour-propre (de qqn). Elle « est également piquée au vif chaque fois qu'elle reçoit des commentaires désobligeants » (Le Droit, 2001).
◈
V. pron. se piquer. Se fâcher, se vexer. Se piquer pour une plaisanterie. 2 V. tr. dir. Exciter, stimuler vivement.
⇒
exciterstimuler.« Tout ce tapage a vivement piqué ma curiosité » (J.-P. Desbiens, 1960).
◈
V. pron. se piquer de. Prétendre posséder une aptitude, une qualité particulière dont on s'enorgueillit. Se piquer de littérature, de poésie, de musique. « il se piquait de disponibilité, de volonté d'accueil et d'universalité » (P. Vadeboncœur, 1985).
‒
se piquer de (+ inf.). Se piquer de savoir chanter. Il « la regardait sans qu'elle puisse déchiffrer son expression, elle qui se piquait de deviner aisément les pensées des hommes » (Ch. Brouillet, 2002).
◈
V. pron. Se piquer au jeu. 3 V. pron. prov. Qui s'y frotte s'y pique.
II V. intr. et v. tr. indir.
1 V. tr. indir. piquer dans, sur, vers, etc. Effectuer rapidement un mouvement descendant et (presque) vertical, en parlant d’un oiseau. Rapace qui pique sur sa proie. Il « vit s'envoler la grive qui piquait vers le fond sombre des épineux » (R. Lalonde, 1996).
‒
par ext. « Une mouche [...] se cogne une dernière fois contre le mur avant de piquer, en kamikaze, dans l'eau de vaisselle » (D. Laferrière, 1985).
◈
V. intr. par anal. Descendre brusquement selon une trajectoire (presque) verticale, en parlant d’un avion. « une trop forte inclinaison lors du décollage a permis à une aile d'entrer en contact avec l'eau, faisant ainsi pivoter l'avion qui a piqué et finalement coulé » (La Presse, 1990).
‒
par ext. « Mon sous-marin s'emballe et pique comme un avion touché » (Cl. Charbonneau-Tissot, 1979).
◈
V. tr. indir. (expression) Piquer du nez : plonger, tomber tête en avant; par ext. laisser tomber sa tête vers l’avant. Il « s'accrocha les pieds dans un rouleau de fil électrique et piqua du nez dans l'escalier » (Y. Beauchemin, 1981). 2 V. tr. indir. piquer à travers, vers, etc. Se diriger, se lancer rapidement vers (un objectif). Piquer vers le village. Il « pique à travers champs pour arriver le premier » (A. Dessureault-Descôteaux, 1985).
1 V. tr. indir. piquer dans, sur, vers, etc. Effectuer rapidement un mouvement descendant et (presque) vertical, en parlant d’un oiseau. Rapace qui pique sur sa proie. Il « vit s'envoler la grive qui piquait vers le fond sombre des épineux » (R. Lalonde, 1996).
‒
par ext. « Une mouche [...] se cogne une dernière fois contre le mur avant de piquer, en kamikaze, dans l'eau de vaisselle » (D. Laferrière, 1985).
◈
V. intr. par anal. Descendre brusquement selon une trajectoire (presque) verticale, en parlant d’un avion. « une trop forte inclinaison lors du décollage a permis à une aile d'entrer en contact avec l'eau, faisant ainsi pivoter l'avion qui a piqué et finalement coulé » (La Presse, 1990).
‒
par ext. « Mon sous-marin s'emballe et pique comme un avion touché » (Cl. Charbonneau-Tissot, 1979).
◈
V. tr. indir. (expression) Piquer du nez : plonger, tomber tête en avant; par ext. laisser tomber sa tête vers l’avant. Il « s'accrocha les pieds dans un rouleau de fil électrique et piqua du nez dans l'escalier » (Y. Beauchemin, 1981). 2 V. tr. indir. piquer à travers, vers, etc. Se diriger, se lancer rapidement vers (un objectif). Piquer vers le village. Il « pique à travers champs pour arriver le premier » (A. Dessureault-Descôteaux, 1985). 
CONJUGAISON
MEQ - 5e
- ⇒ aiguillonner
- ⇒ blesser
- ⇒ éperonner
- ⇒ euthanasier
- ⇒ exciter
- ⇒ larder
- ⇒ mordre
- ⇒ prendre
- ⇒ stimuler
- ⇒ transpercer
- ⇒ voler
- piquer à travers, vers, etc.
- piquer dans, sur, vers, etc.
- piquer des deux (éperons)
- piquer du nez
- piquer qqn (au vif)
- piquer unfard
- piquer unecrise
- piquer une note
- piquer une tête (dans l’eau)
- quellemouchele pique?
- se piquer
- se piquer aujeu
- se piquer de
- se piquer de+ inf.